génération sacrifiée

EDITO

L
a jeunesse beyrouthine nous a crié sa détresse. Augmentation du prix de l’essence, des denrées alimentaires, pannes d’électricité à répétition : le Liban est plongé dans une crise socio-économique sans précédent depuis 2018. Selon l’ONU, 78 % de la population vit aujourd’hui sous le seuil de pauvreté. Tandis que le gouvernement de Michel Aoun, gangréné par la corruption, n’a entamé aucune réforme. Beaucoup de jeunes Libanais ont pris le chemin de l’exil, quand d’autres font le choix, parfois contraint, de rester.
 
Peu avant Noël 2021, pendant cinq jours, nous avons pu bénéficier de contacts privilégiés avec eux. Nous avons voulu comprendre comment ils vivent, et même survivent, lorsque tout s’effondre. Au fil de nos déambulations, Beyrouth, autrefois grande capitale de la fête, nous a fait l’effet d’une ville fantôme.
 
À travers une série de portraits et de reportages, ce magazine vous permettra de découvrir cette jeune génération qui essaye de redresser la tête. Bonne lecture.
La rédaction. 
La ville fantôme

La ville fantôme

par Flavie Motila et Eléa N'Guyen Van-Ky

 Rencontre, en images, avec une jeunesse en quête d’échappatoires et de combats. Dans un pays au bord de l’effondrement économique et politique, des Beyrouthins se livrent.

Joanna Abi Abboud

Joanna Abi Abboud

23 ans, Etudiante

« Il n’y a aucun espoir de renouveau, ni de stabilité. Je n’y crois plus. On nous dit toujours que nous allons nous relever. Mais on sait qu’il y aura de nouvelles crises. »

Rita Mhanna

Rita Mhanna

19 ans, Etudiante

« J’essaye de partir du Liban parce que là, tu ne peux rien construire. Tu ne peux rien faire. Tout change et tout change négativement. Mais il y a un avenir si tu pars. »

Maria Keyrouz

Maria Keyrouz

14 ans, Membre du projet Bei-root

« On a fait une expérience en classe. On a demandé aux personnes qui veulent rester au Liban de lever la main. On est trente. Il n’y avait personne. »

Alexis Abdallah

Alexis Abdallah

24 ans, Architecte

« L’ONG, c’est comme une échappatoire à ma réalité. Quand je suis à la maison, je vois cette réalité hyper moche pour moi. Quand je travaille, je la range. »

Antoine Saadeh

Antoine Saadeh

27 ans, Journaliste

« On veut changer les choses mais on est en conflit contre nous-même : soit on quitte le pays pour vivre, soit on reste en pensant à comment on va manger. »

Ghiya El Assaad

Ghiya El Assaad

22 ans, Militante politique

« Nous sommes d’abord des citoyens libanais avant d’être musulmans, chrétiens, etc. Au sein de Minteshreen, nous voulons un Liban pour tous. »

Ritalyne Anksoury

Ritalyne Anksoury

20 ans, Artiste

« J’avais pour objectif de faire une école d’art, je voulais être architecte d’intérieur. Mais avec la crise économique, tout est devenu trop cher. »

Nicolas Tawk

Nicolas Tawk

30 ans, Stand-upper et photographe

« Pour moi, face à la crise que nous vivons, le stand-up est nécessaire. Venir ici et rire fait un bien fou, c’est une des seules choses qui nous restent. »

Hoemoe

Hoemoe

21 ans, Drag queen

« Je m’exprime à travers l’art, le maquillage, les vêtements du sexe opposé. Je m’identifie comme un homme hors du drag et comme une femme en drag queen. »

Notre équipe

Notre équipe

Apprentis journalistes âgés de 22 à 24 ans

Photo prise le premier jour de notre voyage pédagogique au Liban. Nous sommes à quelques pas de la place des Martyrs, place centrale de Beyrouth.