Un pays coupé en deux
Le Cameroun est divisé en deux parties à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Vaincue, l’Allemagne, l’ancien occupant, quitte le territoire. Celui-ci est alors partagé entre la France, pour la partie orientale, et le Royaume-Uni, pour la partie occidentale. En 1960, le pays devient indépendant. Les mouvements séparatistes anglophones naissent après la proclamation de la République unie du Cameroun en 1972. Ces contestations prennent un tournant politique à partir du milieu des années quatre-vingt-dix.
Aujourd’hui, ce pays d’Afrique subsaharienne vit une guerre civile qui passe inaperçue. Depuis novembre 2016, la minorité anglophone (20 % de la population du pays) proteste contre sa marginalisation. Les manifestations sont lourdement réprimées par le gouvernement en place.
La situation est alarmante même si établir un bilan est compliqué. Il y aurait près de 1 millier de morts et 500 000 déplacés. Nées d’une crise socio-politique dans les régions anglophones, ces tensions se sont transformées en conflit armé en 2017 entre les forces gouvernementales d’une part et différents groupes séparatistes d’autre part. La radicalisation de ce mouvement a été amplifiée par le blocage d’Internet dans une partie du pays entre février et avril 2017. Malgré une situation qui ne cesse de se dégrader, le conflit semble ignoré par la plupart des médias et la communauté internationale. Paul Biya, au pouvoir depuis trente-cinq ans, dissimule l’importance du conflit qu’il qualifie de simples « troubles ».