hassna el assimi, sportive et combative

Par Chloé LIFANTE et Mathilde WARDA
Photo : Chloé Lifante/EPJT

Hassna el Assimi est une jeune femme de caractère. Pratiquant aussi bien les sports de combat que les sports collectifs, en passant par la musculation, elle incarne aujourd’hui l’émancipation des sportives marocaines.

Hassna el Assimi, jeune femme sportive. Chloé Lifante/EPJT

Si les yeux sont le miroir de l’âme, le regard perçant et déterminé d’Hassna el Assimi fait d’elle une jeune femme dynamique et combative. À tout juste 23 ans, elle est étudiante en cinquième année à l’École nationale d’architecture de Marrakech (Énam).

Hassna et l’équipe féminine de basket de l’Énam s’entraînent régulièrement sur ce terrain.

Photo : Mathilde Warda/EPJT

Capitaine de l’équipe féminine de basket de son école, elle se montre modeste et n’aime pas être associée à ce rôle. Pour elle, il s’agit avant tout d’une équipe. « On m’a choisie comme capitaine car j’ai l’esprit de groupe. Je vais encourager les filles lorsqu’elles n’en peuvent plus. Je vais les pousser à dépasser leurs limites. » Dans son école qui dispose également d’une équipe de football féminine, les entraînements sont parfois mixtes, « pour montrer que filles et garçons peuvent jouer ensemble ».

Son parcours de sportive n’a pas commencé avec le basketball. Malgré les réticences de ses parents, elle commence le taekwondo avec sa sœur jumelle à l’âge de 8 ans où elles sont les seules filles du groupe. Hassna y est souvent traitée de « garçon manqué » ou ezri edouar en arabe. Mais ces réflexions n’ont pas atteint sa motivation. La ceinture noire nouée autour de son dobok (tenue de taekwondo) en témoigne.

Si elle n’a, aujourd’hui, plus le temps de pratiquer ce sport de combat, elle continue de s’entretenir en fréquentant les salles de musculation. Hassna n’a jamais rencontré de problème en s’y rendant. Elle assure s’entraîner librement et considère d’ailleurs que la pratique sportive féminine est en train d’évoluer au Maroc.

Hassna pratique le taekwondo depuis ses 8 ans. Mathilde Warda/EPJT

Elle est ceinture noire depuis 2014. Chloé Lifante/EPJT

Si Hassna ne pratique plus le taekwondo aujourd’hui, elle est encore très active. Chloé Lifante/EPJT

Les femmes font du sport de plus en plus aisément, avec ou sans hijab. Hassna est persuadée que les réseaux sociaux comme Instagram ont eu une influence importante sur le nombre de jeunes femmes qui se sont mises au sport. La notion de healthy lifestyle (mode de vie sain) est omniprésente sur ce réseau. Ce mouvement d’ampleur mondial est désormais incarné par de nombreuses « influenceuses » marocaines. Cela joue un rôle certain dans l’émancipation des jeunes femmes du royaume.

Un pays coupé en deux 

Le Cameroun est divisé en deux parties depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. Vaincue, l’Allemagne quitte le territoire qui est alors partagé entre la France, pour la partie orientale, et le Royaume-Uni, pour la partie occidentale. Le pays devient indépendant en 1960. Les mouvements séparatistes anglophones débutent après la proclamation de la République unie du Cameroun en 1972. Ces contestations prennent un tournant politique à partir du milieu des années 1990.

Aujourd’hui, ce pays d’Afrique subsaharienne vit une guerre civile qui passe inaperçue. Depuis novembre 2016, la minorité anglophone (20 % de la population du pays) proteste contre sa marginalisation. Les manifestations sont lourdement réprimées par le gouvernement en place.

La situation est alarmante, même si établir un bilan est compliqué. Il y aurait près d’1 millier de morts et 500 000 déplacés. Nées d’une crise socio-politique dans les régions anglophones du pays, ces tensions se sont transformées en conflit armé en 2017 entre les forces gouvernementales d’une part et différents groupes séparatistes d’autre part. La radicalisation de ce mouvement a été amplifiée par le blocage d’Internet dans une partie du pays entre février et avril 2017. Malgré une situation qui ne cesse de se dégrader, le conflit semble ignoré par la plupart des médias et la communauté internationale. Paul Biya, au pouvoir depuis trente-cinq ans, dissimule l’importance du conflit qu’il qualifie de simples « troubles ».