EDITO
A Bucarest, l’air est chargé d’histoire. Architecture communiste, tramway venu d’un autre temps, au premier abord, la ville roumaine fait l’effet d’un retour dans le passé. Entre les bâtiments abandonnés, le phénomène d’émigration, que subit la Roumanie depuis 1989, est d’autant plus prégnant. Puis, petit à petit, un autre Bucarest se dévoile sous nos yeux et rend compte d’une jeunesse qui n’a peut-être pas dit son dernier mot.À l’ombre d’une rue en travaux, les locaux de l’association MozaiQ, qui lutte pour les droits des LGBT se dressent. Un organisme qui fête cette année ses 8 ans. De l’autre côté de la ville, Andrei Iacoban réinvente les codes de la musique trap. Sur les rives de la Dâmbovița, Carla-Marie, originaire de Marseille, sort de la faculté de médecine-vétérinaire. Elle a trouvé en Roumanie la possibilité de se former au métier de ses rêves.
Malgré le fait que certains jeunes Roumains, comme Costin, continuent de voir l’Europe de l’Ouest comme un Eldorado, les flux d’émigration chez les jeunes commencent doucement à fléchir. Serait-ce le début du rêve roumain ?
Bonne lecture. La rédaction.
George Ionesi
24 ans, militant LGBT
« Je voulais d’abord être bénévole pour faire grandir la communauté et faire partie de quelque chose de plus grand, et ici, nous sommes une famille »
Ilinca Bulai
24 ans, Chargée de communication
« La majorité des vidéos relatives à des situations de discrimination utilisent des allusions ou des jeux de mots. Peut-être un moyen de se défendre… »
Andrei Iacoban
27 ans, producteur de musique
« J’ai été dans plusieurs pays et je pense que les Roumains sont créatifs par rapport à des artistes, ailleurs, qui copient beaucoup la trap américaine »
Catrina Ionescu
23 ans, étudiante et styliste
« Tout le monde essaie de vendre quelque chose sur le dos du patriotisme roumain. Mais est-ce vraiment de la création ? »
Costin Dino
19 ans, étudiant
« Le système éducatif roumain n’incite pas à s’intéresser aux questions climatiques ni à la préservation de la nature »
Ianis Dumitru
21 ans, étudiant
« Je préfère vivre dans un pays où je suis moins bien payé mais où se trouvent ma famille et mes amis »
Carla-Marie Ubaud
24 ans, étudiante française
« Les vétérinaires formés en Roumanie se font de plus en plus connaître en France car leur diplôme y est reconnu »
Timotei Nadrag
19 ans, étudiant
« J’ai demandé à mes amis d’aimer ma publication sur les réseaux sociaux, mais j’ai vite arrêté car je préférais rester humble et ne pas gagner ainsi »
L’équipe
Apprenties journalistes de 23 à 25 ans
Cette photographie, prise à la gare du Nord de Bucarest, juste avant notre départ, a clôturé une aventure journalistique à l’autre bout de l’Europe.